Tour du Beaufortain :

 

Voici le récit de notre tour du Beaufortain réalisé entre le 5 et 17 juin 2005.

 

         
         

Etape n°1 : Paris - Albertville à la croix de Varzéron via Queige.

 Partis de Créteil vers 5 heures du matin, nous avons l’affreuse surprise de trouver la ligne n°1 du métro fermée, ce qui nous force à courir sur plus d’un kilomètre le long de l’avenue Daumesnil pour attraper notre TGV direction la montagne. Notre trajet SNCF s’effectue sans problème et nous arrivons à 10 heures à Albertville.

Nous quittons la gare SNCF à pied et comme les tarifs et horaires des autocars Blanc ne nous convenaient pas nous entreprenons notre périple à pieds depuis la gare. Dimitri qui a déjà effectué de nombreuses fois le trajet en voiture nous guide tant bien que mal vers la D925.

Arrivés au bord de la route, nous constatons avec effroi la largeur du trottoir : il est inexistant !!!. Nous nous installons donc pour faire du stop. L’attente est longue ; en particulier, de nombreux camions de chantier ne nous prennent pas. Mais, c’est enfin une 206 3 portes avec à son volant une arêchoise d’adoption qui nous prend. Monter à bord de cette petite voiture n’est pas une mince affaire, il faut dire qu’avec douze jours de vivres pour un voyage en autonomie complète, nos sacs pèsent largement à eux deux 50Kg. Quel soulagement d’être en voiture ! La portion sans trottoir, soit disant courte d’après Dimitri, est relativement longue ; les voitures roulent vite et il est sûr qu’il était imprudent de tenter l’ascension à pieds. Notre chauffeur d’un jour nous dépose à Queige près de l’arrêt de bus.

Là, nous dégustons un encas car il est déjà 11 heures. Puis nous nous engageons sur la route qui pénètre dans le village de Queige à la recherche du GR. Après quelques errements, nous trouvons enfin les marques qui vont nous guider pendant quelques jours maintenant. Le chemin monte de manière assez raide ; au début en sous bois, il débouche fréquemment sur des lacets de route. Le chemin est tellement peut été fréquenté, pour ne pas dire pas du tout, que nous traversons des herbes folles de bien  un mètre de hauteur ! Malgré tout nous poursuivons aisément notre chemin jusqu’au hameau de champ Gilbert. Le soleil est maintenant de la partie et nous nous installons dans un champ au dessus du hameau pour déjeuner. Quel pause salvatrice ! Malheureusement nous devons repartir car nous espérons camper ce soir au niveau de La Palette.

L’ascension qui suit est particulièrement rude. Au milieu des exploitations forestières, nous montons en sous bois, par un chemin large (destiné aux quads) et extrêmement pentu car sans lacet. Enfin, nous arrivons au niveau des Orseraies. La piste forestière se fait plus agréable mais le temps est froid, les jambes sont très lourdes et nos estomacs grognent. Nous recherchons le premier coin possible de bivouac, mais il n’y en a aucun de satisfaisant. Nous continuons notre progression vers La Palette qui constitue d’après la carte et les photos glanées sur Internet la meilleur alternative. Cependant lorsque nous arrivons à la croix Varzéron, et que nous apercevons le refuge en place et sa zone de bivouac adjacente, nous n’hésitons pas. Alors que la température se rafraîchit encore (nous sommes début juin), nous installons la tente juste contre le chalet. A peine avons-nous fini qu’une pluie légère se met à tomber. Nous décidons donc de dormir dans le chalet. Nous allumons du feu dans le poêle et nous nous installons sur la grande table pour un « copieux » repas. Enfin, comme Dimitri redoute les araignées des matelas du niveau supérieur, nous nous installons tant bien que mal sur la table pour passer la nuit sans tomber.

 

         
 

David dans le refuge

      Vue extérieure du refuge à la croix de Vazéron  

Etape n°2 : La croix de Varzéron à la croix de pierre

 

Nous petit-déjeunons le matin au coin du feu avant de plier nos sacs pour reprendre le GR. La route forestière que nous empruntons nous emmène rapidement  au niveau de l’arrivé du téléski de La Palette. C’est notre première pause. D’ici nous pouvons apercevoir à peu près le village des Saisie et il est tentant de couper dré dans l’pentu (droit dans la pente) pour nous économiser le détour par le Lachat. Un petit coup d’œil à la carte nous le confirme, la pente est vraiment douce. Nous nous engageons donc à travers les pistes en direction des Saisies. Après quelques errements nous descendons finalement entre le téléski et le télésiège de Bisanne. Nous arrivons rapidement au départ des pistes des ski de fond et le soleil qui pointe enfin le bout de son nez nous permet de faire sécher nos chaussures qui n’ont pas résisté à la rosée abondante déposée sur l’herbe des pistes.

Après une dizaine de minutes, nous reprenons la route du centre ville, nous passons à proximité de l’horrible église du village puis nous remontons une piste de ski pour récupérer la route du col de la Lézette. Là un sympathique et imposant refuge est établi. Il n’est pas encore ouvert et nous nous installons donc sur la table extérieure (probablement au refuge) pour déjeuner. Le col est particulièrement ventu et  ce n’est pas une mince affaire que de faire cuire nos pâtes du midi. Glacés par le vent malgré le soleil, nous reprenons la route vers le col de la Légette puis vers la croix de pierre. L’ensemble du trajet s’effectue sur un chemin de terre accessible aux 4X4 et qui relie les différentes étables d’alpage. La vue s’ouvre sur le col du Joly vers la fin et avant elle permet de voir la vallee d’arèche et le barrage du lac de rosellande puis sur celui de la griotte.

A notre arrivée à la croix de pierre nous découvrons encore un gîte fermé, et il n’y a à première vue par d’eau à disposition. Nous posons donc les sacs a la croix de pierre et nous cherchons un endroit plat, peu ventu. A quelques centaines de mètres de la croix de pierre, nous trouvons notre place pour la nuit. Nous profitons du coucher de soleil, puis nous nous installons pour une nuit qui s’annonce froide. Elle le sera particulièrement (-5°c) dans la tente et au petit matin tout est encore bien gelé quand nous émergeons.

 

       
 

Au col de la Lézette

  Vue en arrière sur le chemin de la journée   Coucher de soleil par la porte de la tente  
             
       
  En route vers la Croix de pierre   Vue en arrière sur le chemin de la journée   Notre emplacement pour la nuit  
             
         
      Vue de la Croix de pierre   La tente au petit matin après une nuit à -5°c  
             

Etape n°3 : La croix de pierre au chalet des lacs Jovet.

 

Nous partons encore une fois alors que la rosée n’est pas encore levée. Le chemin assez facile au début, nous permet d’apercevoir quelques chamois, puis l’itinéraire se corse avec un passage de névé étroit mais pentu, le premier de la randonnée. Dans le dernier tiers du parcours, la montée se fait plus raide et nous peinons à atteindre le col du Joly. Si la vue à cet endroit est assez sympathique, il n’y fait pourtant pas bon s’installer pour une pause déjeuner. Nous discutons quelques instant de l’itinéraire à suivre, soit l’itinéraire sportif par le col de la fenêtre mais peut être enneigé, soit par le lac de Roselette pour un itinéraire plus calme. Etant donné l’enneigement encore assez prononcé en ce début juin, nous décidons de passer par le lac de Roselette. Nous descendons donc à travers les pistes pour gagner le lac de Roselette et faire notre pause repas. Le vent nous glace encore alors que nous nous abritons derrière nos sac pour essayer de profiter du soleil qui, malgré tout, tape très fort.

Le chemin qui mène au chalet les près est très agréable et nous surplomberont ensuite le GR 5 dans sa portion entre Notre dame de la gorge et la Balme. Le chemin reste à flanc de montagne et nous rejoignons le GR5 au dessus du refuge de la Balme au niveau d’un grand pylône EDF en empruntant l’ancienne piste EDF passant par une maison abandonne. Auparavant, nous avons dû traverser trois névés dont un très pentu juste avant la maison EDF et qui glisse vers la Balme. Nous nous retrouvons aux mêmes horaires et au même endroit que dans notre tour du mont blanc. Nous sommes dans un zone interdite au camping et il faut soit regagner le refuge de la Balme soit aller jusqu’au refuge de la Croix du bonhomme. Il est trop tard pour aller au second, et nous n’avons pas envie de redescendre au refuge de la Balme. Nous ne nous dirigeons pas vers les lac de Jovet car ils ne constituent pas une zone de bivouac autorisée contrairement à ce que dit le topo-guide et nous nous installons à proximité du chemin, juste avant la montée du tumulus. Trouver un endroit pour dormir n’est pas simple car le terrain est marécageux du côté des lac Jovet et exposé aux chutes de pierres du côté de l’aiguille de la Pennaz. Malgré tout, nous trouvons notre bonheur et nous passons une agréable nuit.

 

       
  La douce monter avant le col du Joly   En arrivant au col du Joly   Le Lac de Rosellette  
       
  Les névés après la maison abandonnée sur la piste EDF   Le tumuls   Le névé sous notre campement à la bifurcation avec le chemin pour les lacs Jovet  
         
 

Coucher de soleil en regardant vers le refuge de la Balme

     

L'eau juste bien fraiche

 
             

Etape n°4 :  Chalets des lacs Jovet aux Chapieux.

 

Nous entamons notre journée par la montée du tumulus à l’ombre ce qui nous permet de gagner facilement le plan des dames. A partir de là, nous serons presque continuellement dans la neige jusqu’au refuge de la croix du bonhomme. Nous sommes heureux de voir que la montée s’annonce facilement car David n’apprécie pas trop la marche sur les névés et Dimitri semble plus inconscient qu’autre chose. Comme nous l’avions anticiper d’en bas, la monté au col du bonhomme fut assez facile. Comme d’habitude là haut le vent souffle et nous profitons de l’abris pour manger un peu. Puis nous entamons notre traditionnelle séance photo autour du col.

Nous nous décidons ensuite à partir pour le refuge de la croix du bonhomme non sans avoir discuté longtemps de la piste à suivre (ligne haute au ligne basse). Les premiers névés sont certes courts (30-40m) mais terriblement pentus et toute erreurs seraient de très mauvais pronostic. Mais prudemment, plantant nos battons et nos chaussures profondément dans la neige nous progressons petit à petit vers des portions plus plates avant de gagner facilement le refuge de la croix du bonhomme. Nous sommes tout de même ravis d’avoir suivi des traces déjà visibles dans la neige car sans celles-ci, notre progression aurait été encore plus stressante ! Pour tout dire nous pensons que si il n’y avait pas eu de traces, nous aurions fait demi tour. Nous nous installons sur la terrasse du refuge alors que l’hélicoptère effectue ses rotations avec matériel et main d’œuvre pour  remettre en route le refuge. Nous ne restons pas longtemps et nous prenons avec plaisir la direction des Chapieux. Dans la descente, les températures se font plus clémentes et les névés encore nombreux sont de plus en plus mous. Heureusement, nous ne croissons pas de pont de neige dangereux. Nous gagnons rapidement les chalets de plan de Varraro puis sans pause nous arrivons aux Chapieux, non sans s’être fait quelques frayeurs avec les chiens de berger gardant les vaches à l’alpage. Nous prenons juste le temps d’étudier la machine de traite ambulante de ce troupeau et nous arrivons aux Chapieux.

Comme à notre habitude, nous nous installons sur l’aire de camping municipal. Nous utilisons le téléphone publique de l’auberge de la nova pour prendre des nouvelles car les portables ne passent toujours pas dans cette vallée perdue.

 

 

       
  La montée vers le col du bonhomme   Regard en arrière vers le tumulus   Dernière ligne droite avant le col du Bonhomme  
       
  Vue de la cabane du col du bonhomme   Regard en arrière vers le tumulus      
       
  En route vers le refuge de la croix du bonhomme   Arrivé sur le refuge de la croix du bonhomme   David devant l'hélicoptère au refuge de la croix du bonhomme  
         
  Vue sur la vallée du col de grand fond       Vache à l'alpage au dessus des chapieux  
             

Etape n°5 : Des chapieux au Presset.

 

La vue que nous avions eu la veille lors de notre pause du midi sur la combe de la Neuva et le col de grand Fond ne nous avait gère rassuré car l’enneigement était encore important et il était probablement impossible de camper entre la prise d’eau après la Fauge et Presset soit après avoir franchit le col de grand fond, puis passer le refuge de presset et le col de bresson. Cette aventure nous semblait trop risquée et surtout nous n’étions pas équipés pour ! C’est donc par un itinéraire alternatif que nous nous dirigeons vers Presset, en d’autres termes nous prenions la route vers le cormet de Rosseland. Mais nous ne résistons pas au plaisir de couper les lacets et ceci dès le début. Nous avons donc rattrapé la route en passant à proximité de la bergerie près du point marqué la Stèle et après quelques péripéties (boue, chemin sans fin), nous avons rejoint la route pour une centaine de mètres. Nous la quittons à nouveau pour couper dré dans le pentu en direction de la Fauge en évitant ainsi de nombreux lacets. Après une courte pause, nous entamons la montée finale vers le cormet sur la route. Là le trajet se fait plus linéaire et le vent vint nous glacer les os au point de mettre nos ponchos !

Une courte pause avec les automobilistes au cormet et nous voilà repartis pour le refuge du plan de la lai. La descente est agréable, les voiture se font rares et nous progressons rapidement. Nous arrivons peu avant midi et nous décidons de poursuivre sur l’itinéraire du GR5 en direction des granges de la petites berge. Nous nous installons pour déjeuner a quelque pas du GR entre le gîte d’alpage de plan mya et les ruines de grandes berge, là où nous pouvons avoir une vue sur le lac. Malheureusement cet endroit est fortement exposé au vent ce qui viendra gâcher notre déjeuner. Nous reprenons notre route et nous coupons à chaque fois que cela est possible à flanc de montagne lorsque le GR descend pour remonter quelques centaine de mètres plus loin. Cela nous vaut quelques franchissements de torrent assez sportif. Malgré cela nous ne progressons pas vite et il est déjà tard quand nous gagnons le fond de la vallée de Treicol

 La montée qui s’effectue soit par la piste de 4X4 soit par l’itinéraire de randonnée qui coupe un grand lacet, nous achève. Il est vraiment temps de se poser ; avant de rejoindre la route, le chemin fusionne avec un torrent et nous arrivons sur la route les pieds trempés. Cela tombe bien car le chemin est encore coupé par quelques torrents non canalisés. A ces niveaux, l’eau peu vive s’étend parfois sur quatre mètres de large et nous ne manquons pas de nous rater en traversant. A bout de force, nous arrivons au Presset, là où Dimitri pense pouvoir nous faire dormir. Il n’en est rien. Si le terrain est presque sans dénivellation cartographique, sur place il n’y a pas un endroit sec et plat pour accueillir notre grande tente. Nous poursuivons vers les habitations de Conchettes ; chacun de son coté du chemin explore le moindre replat pour voir si il convient. Plusieurs endroits sont acceptables mais aucun ne fait l’unanimité. Avant d’arriver aux Conchettes, nous somme stopper par le ruisseau du coin qui est infranchissable sans se mouiller au niveau de la piste 4x4 aussi nous remontons le cour d’eau pour voir si nous pouvons profiter d’un pont de neige pour passer. Plusieurs sont à moitié cassés. Nous tentons notre passage à plusieurs reprises, prenant même parfois notre élan, pour abandonner au dernier moment.

Finalement nous y sommes, là juste après avoir franchi le ruisseau du coin, nous trouvons un vaste site plat qui correspond parfaitement à nos attentes. Exténués nous prenons quelques minutes de pause avant de monter la tente. L’endroit est on ne peut plus isolé, nous n’avons croisé personne depuis la vallée de Treicol et nous ne croiserons personne non plus le lendemain. Apres un copieux repas de nos fameuses pâtes et saucisson, nous nous endormons en parlant de notre possible franchissement du col du coin le lendemain. En effet, la partie enneigée n’attire pas particulièrement David et la pente vue d’ici inquiète Dimitri.

 

       
  Chevrs aux Chapieux   Dessendant du corme d'Arêches   A proximité des gîtes de Mya  
             
       
  Le lac de Rosseland depuis notre pose déjeuner   Vue depuis sur la Pierre Menta   La tente aux Conchettes et la vue vers le col du coin  
             

Etape n°6 : Du Presset. Au lac de St guerin.

 

Nous partons tôt le matin alors qu’il fait encore frais. Le chemin vers le col du coin est particulièrement agréable et nous progressons rapidement jusqu’au chalet du coin. La nous effectuons une très courte pause. Chacun regarde la pente finale enneigée qui permet d’aller jusqu’au col mais personne n’ose trop parler. La neige nous saisit peu de temps après alors que nous retraversons le ruisseau du coin. Nous suivons alors une trace le plus a gauche possible afin de ne pas marcher sur la neige. Enfin nous nous arrêtons. D’ici, nous pouvons voir la pente finale en neige qui semble entaillée en son centre droit dans la pente soit par un ruisseau en formation soit par des traces d’homme. Nous essayons de deviner le chemin sous la neige, il nous semble en apercevoir les lacets et nous reprenons notre route.

Arrivés au point 1 (cf photo) nous prenons l’option de monter à droite car nous pensons que la lèvre au dessus de la laquelle nous voulons monter nous retiendra en cas de chute. Une autre option que nous avons longuement discutée était de passer en direction du point 2 qui devrait nous permettre de trouver notre trace jusqu’au col. Nous entamons notre ascension. Nous franchissons l’étroit névé qui nous sépare du col. Dimitri trace des marches dans les 4 mètres de neige et fébrilement nous montons. La pente et la peur sont telles que nous arrivons à monter avec nos mains au sol. Arrivés au point 3 les rôles se sont inversés, c’est David qui est devant, il grimpe difficilement. Aucun de nous ne voit de solution. Le chemin semble toujours plus facile quelques mètres plus haut mais en fait il n’en est rien. A un moment, Dimitri reste bloqué, tétanisé par les crampes, la fatigue et la peur, il ne se sent plus de bouger. C’est décidé nous faisons demi-tour ! Sur les fesses, nous contrôlons notre chute tant bien que mal. Dimitri fait une embardée et se retrouve projeté dans le petit névé, il glisse de plus en plus vite mais il plante ses mains dans la neige et au prix d’une petite brûlure, arrive à stopper sa chute. Cela n’incite pas David à continuer sa descente qui voit mal comment ne pas finir dans le névé lui aussi. Et si la catastrophe a été évitée pour Dimitri, la sera-t-elle pour lui ? Finalement nous descendons très lentement et en deux heures, nous avons rejoint les 400 mètres qui nous séparaient de notre point de pause précédent. Ca y est, nous y sommes, nous sommes sains et saufs ! Heureux ! Nous prenons des photos. Nous ne sommes pas passés loin d’une très grosse bêtise, nous sommes aller trop loin, nous n’avons pas su faire demi tour à temps, nous avons fait des erreurs mais heureusement la montagne nous l’a pardonné cette fois.

Nous prenons un encas rapide et nous nous dirigeons vers notre nouvel objectif : Presset puis le lac de Rosseland. La descente se fait rapidement et nous poussons jusqu’au niveau de la croix au bord du lac où nous prenons notre déjeuner. Puis nous repartons vers le haut en direction du passage de la Charmette afin de pouvoir rejoindre le lac de Saint Guerin. La montée est extrêmement mal balisée, plusieurs chemins de 4X4 relient les chalets des alentours mais notre sens de l’orientation ne nous trompe pas et nous atteignons rapidement le passage de la Charmette. C’est un endroit extrêmement ventu et nous sommes pressés ; nous laissons alors les groupes de randonneurs à la journée en paix et nous descendons à toute vitesse vers les Acrays. Dimitri a un souvenir intense du trajet les Acrays - le lac de Saint Guerin pour l’avoir fait avec sa future femme lors de leurs premières vacances et cela sans eau et sous un soleil de plomb. Aujourd’hui il fait plus doux et la courte distance est rapidement avalée.

Arrivés au bord du lac, nous sommes inquiets. Les berges sont occupées par ce qui semble être un concours de pêche et tous les emplacements imaginables de camping sont pris ! En particulier, celui si agréable où Dimitri avait campé quelques temps auparavant. Nous nous résignons donc à nous installer à l’embouchure du ruisseau de la Louze sur la petite plage de sable. L’endroit qui avait laissé un bon souvenir à Dimitri n’est pas très propre cette année et la surpopulation de ce week-end n’arrange rien. En fait, nous apprendrons de nos voisins pêcheurs que c’est le week-end d’ouverture de la pêche à la truite. La tente est maintenant posée au bord de l’eau depuis quelques temps déjà et nous faisons notre provision de bois pour profiter d’un feu de bois au bord de l’eau avec un repas copieux assis sur nos rondins de bois, des sièges : quel luxe ! Lorsque nous regagnons la tente pour chercher nos bonbons pour le dessert, le doute n’est plus permis, les piquets des tendeurs du double toit sont dans l’eau, le niveau du lac monte ! Nous construisons un petit remblai afin de protéger la tente mais rien n’y fait, l’eau monte trop. Il nous faut déplacer la tente dans le noir alors que le sol est plein de cailloux, le rêve ! (Voila une scène qui me rappelle l’installation de notre tente sur un camping en suisse une fois la nuit tombée !). Malgré tout nous passons une excellente nuit.

 

       
  Devant le col du fond avant l'ascension   David devant la Pierra Menta   Dernière phase de l'ascension  
             
       
  Dimitri devant la Pierra Menta   Regard vers Rosseland en montant au passage de la Chermette   Regard vers Rosseland au passage de la Chermette  
             
       
  Les différentes options d'ascension   Au lac de Saint Guérin, Embouchure de la Louze   Les différentes options d'ascension  
             

Etape n° 7 : Du lac de Saint Guerin au lac de Saint Guerin :

Le matin, la poussée de boutons de fièvre que Dimitri pressentait est plus qu’un pressentiment, c’est une éruption. Nous discutons de la possibilité de boucler le tour / passer par une pharmacie / aller aux lacs de la Tempête. Nous décidons finalement de nous accorder un jour de pause. De toute les manières, c’est dimanche, la pharmacie de Beaufort est fermée, il ne sert à rien de courir. C’est donc une journée détente au programme.

 

         
  Au lac de Saint Guérin, Embouchure de la Louze       Au lac de Saint Guérin, Embouchure de la Louze  
             

Etape n°9 : De beaufort à Albertville Hopital.

 

Ce matin nous nous levons tard ! Pour ne pas dire à midi. Nous profitons encore de la délicieuse douche puis nous essayons de tuer le temps. Enfin, nous nous décidons pour une expédition jusqu'à l’intermarché de Queige. David ne semble pas très bien, il peine sur le chemin ! Il décide même de faire demi tour, cela aurait du m’alerter ! Il a des difficultés à respirer. Or dans sa jeunesse il a déjà fait de nombreux pneumothorax spontanés. Cela y ressemble. Il a vraiment du mal. A 200 mètres du camping, il s’assoit, j’appelle le 112 et leur décrit la situation. On nous envoie les pompiers et un véhicule du SAMU. Les pompiers à  750 mètres mettent dix minutes à arriver, le véhicule du SAMU est décommandé. La copine de David appelle à ce moment là ! Tout va bien : on est dans le camion des pompiers pour Albertville. La fréquence respiratoire de David parle d’elle-même 72 ! sa saturation n’est guère plus haute 80. Sans folie, mais rapidement les pompiers nous déposent aux urgences d’Albertville. Bien sûr, on me demande si je suis de la famille : non je suis juste un copain. C’est fou ce que le fait d’avoir 24 ans et d’être avec un mec et de dire que c’est son copain, prend un caractère ambigu alors qu’à 8-10ans c’était normal d’être entre mecs. Comme je ne suis pas de la famille, je patiente en salle d’attente. Pas trop longtemps, on vient vite me chercher. David restera en observations. Ca va mieux maintenant, il attend son scanner. Je suis rassuré. Je rassure tout le monde au téléphone et je patiente encor un peu. David s’installe dans sa chambre. On me propose de remonter sur Beaufort avec une infirmière qui est la femme du gérant des magasins de sport des Saisies. J’accepte avec plaisir. Je laisse David et nous remontons rapidement. Ma charmante conductrice propose de me reprendre à la descente demain si la sortie de David se confirme. De toute façon, il faudrait mieux car nous avons nos billets pour Paris.

Au camping, je profite encore des douches, dieu que c’est bon ! Seul je n’ai pas le courage de manger chaud ; alors je me bourre de pain et de chocolat.

 

             

Etape n°9 : De Albertville Hôpital à Paris

 

Le lendemain matin je range tout le matériel et je nettoie tout.  Je prépare les deux sacs, lentement sans me presser, c’est long et chiant seul. Puis je me rends avec un peu d’avance au point de rendez vous de mon infirmière. Et j’attend là au bord de la D218 pendant une demi heure. Enfin son opel astra grise apparaît. Elle s’arrête et je charge les deux sacs dans le coffre (30Kg).

Elle me dépose à l’hôpital direction la chambre de David. Je souffle comme un mulet avec mes 30 kg sur le dos, surtout que les deux sacs attachés l’un à l’autre forme un port à flot énorme qui augmente le couple de traction de la charge. J’arrive dans la chambre de David et il ne sait pas encore si il peut quitter l’hôpital. Un médecin entre dans la pièce et nous annonce dans un français hispanié « yé bon, yé vou ton scanner, ya pas dé iépanchement ploural, ya pas dé boule, tu peux sotir » en français cela donnne ( c’est bon j’ai vu ton (votre SVP) scanner, il n’y a pas d’épanchement pleural ni de bulle, tu (Vous SVP) peux (Pouvez SVP) sortir). David et moi hallucinons, en véto tu te farcis cent fois plus d’explications et dans un français correct après s’être présenter et les gens te font encore chier. Alors elle n’a pas d’avenir en Véto. Bon ne tergiversons pas, le train part dans 45 minutes et il nous faut encore gagner la gare SNCF. Apres avoir rempli les formalités administratives, nous nous retrouvons sur le parking en quête d’une bonne âme qui voudra bien nous porter sur 1.5Km. Apparemment personne pour aider son prochain ici, Dimitri se tape les deux sacs jusqu'à la gare. Il finit en courrant, rouge écarlate, on dirait un de ces mecs qui portent les sacs dans les épreuves de marche forcée à l’armée.

Nous sommes arrivés à temps. Une petite course au supermarché et nous sommes dans le train pour Paris.

Là nos chéries nous ont fait la surprise de venir nous chercher, quel réconfort que de les voir. Nous sommes à la maisons sains et saufs, si l’ont peut dire ainsi.

 

 

           
      Dans notre TGV pour Paris